Mix-minus, clean feed, N-1,…

Comment, dans le cadre d’un podcast, réaliser un enregistrement de qualité via Skype, FaceTime ou Google Hangout ? En fait, la réponse est dans le titre. On va réaliser un N-1 (aussi appelé mix-minus ou clean feed… même si techniquement il y a des différences, le résultat est le même dans la pratique) que l’on pourrait traduire par « tout sauf nous » ou « tout sauf eux » (ça dépend évidemment du côté ou on se place). Notez qu’on parle bien ici du cas ou dans votre « studio » un ordinateur spécifique est dédié aux communications extérieures. Réaliser un enregistrement de ce type sur une seule et même machine est possible mais c’est un autre problème.

La technique est relativement simple et est utilisée en radio et télévision lorsqu’il s’agit de récupérer dans un mélangeur le signal d’un hybride téléphonique d’un codec ou d’un second studio. L’idée est d’éviter à tout prix de réaliser une « boucle » entre le studio et l’intervenant extérieur.

Il est où le problème ?

Si vous utiliser la sortie « main » ou « master » de votre mélangeur pour alimenter l’entrée de l’ordinateur dédié à Skype, vous allez immanquablement renvoyer à votre interlocuteur son propre signal et donc créer une boucle. En quoi est-ce dommageable ? Premièrement votre interlocuteur va s’entendre avec un retard dû à la distance qui vous sépare (ainsi qu’à la conversion numérique du signal). On a là le début d’une magnifique boite à echo !

Ensuite, bien que les applications comme Skype ont une gestion en temps réel de ce genre de problème (une sorte de soustraction du signal envoyé sur le signal reçu), celle-ci est gourmande en resource et n’est pas obligatoirement stable. (Dans une communication via Skype, vous avez peut-être déjà eu l’impression d’entendre brièvement la fin de vos phrases ? Cela peut arriver, par exemple, quand la personne distante utilise les haut-parleurs et le micro interne d’un ordinateur portable).

Nous, ce qu’on veut, c’est une communication propre et claire sans perte de qualité dû à des processeurs surchargés par des calculs superflus. Il faut que la personne à distance entende vos questions et de votre côté vous devez récupérer ses réponses avec un son de qualité et sans echo.

La solution

Si la boucle pose problème, coupons là ! (proverbe coiffeur) Et donc ne renvoyons pas dans Skype, ce que Skype nous donne. Comment ? En réalisant ce fameux N-1. On va donc renvoyer dans Skype tout sauf lui-même. Comment (bis) ? En réalisant un mélange spécifique juste pour Skype. Pour réaliser ça sur un petit mélangeur comme sur un plus gros ou même certaines cartes son, nous allons utiliser un canal auxiliaire. Pour toutes les entrées du mélangeur que vous voulez faire entendre à votre interlocuteur (ex. le ou les micros) vous ouvrez l’auxiliaire. Par contre pour l’entrée dédiée à Skype, vous le laissez fermé. C’est la sortie de cet auxiliaire qui va alimenter l’entrée de la machine dédiée à Skype.

 

Remarques

  • Si votre interlocuteur utilise le même procédé vous serez dans des conditions d’enregistrement quasi parfaite pour réaliser un véritable duplex avec plusieurs intervenants de part et d’autre de la liaison Hangout, Skype ou autre.
  • Si vous avez de gros moyens et plusieurs machines dédiées aux communications (ce qui est préférable, même si Skype et Google Hangout permettent des communications « en conférence ») il vous faudra évidemment autant d’entrées sur votre mélangeur, mais aussi autant de canaux auxiliaires (un par source).
  • A la place des auxiliaires vous pouvez aussi utiliser les canaux sub-mixes ou MTX (ou matrix) qui équipe certains mélangeurs dédié à la sonorisation de petits concerts.
  • Il existe évidemment des mélangeurs « broadcast » qui sont équipés d’une ou plusieurs entrées dites « Telco » en regard desquelles on trouve la sortie mix-minus qui va bien.
  • Si vous n’utiliser que l’audio, avec Skype privilégier la liaison sans vidéo afin de garantir la bande passante utile.

 

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